Hervé nous raconte dans cette interview son GR20 réalisé en début juillet 2020. Quatre copains sur le GR20, en 7 jours, de Calenzana à Conca.
Bonjour Hervé, peux-tu te présenter s’il te plait ?
Hervé, 48ans, Pithiviers (45) pratiquant de la course nature en loisir et la restauration de véhicules anciens. Adepte aussi des sorties enduro en moto, comme quoi tout est conciliable ! Le tout est de ne pas tomber dans les extrêmes, d’un côté comme de l’autre.
Déjà expérimenté en randonnée ?
Très peu voir quasi pas d’expérience dans la randonnée. Très occasionnellement ,des petites rando à la demi-journée uniquement.
Peux-tu nous en conseiller quelques-unes ?
Le GR32 dans le Pithiverais mais aussi le circuit des 25 bosses dans le massif des trois Pignons en forêt de Fontainebleau.
Quid de ton GR20 : à quelle période, quel itinéraire ?
Nous avons fait l’intégralité du GR20 du nord au sud tout début juillet 2020 à 4 personnes. Avec un objectif raisonnable de 7 jours. Au niveau contexte sanitaire, c’était assez compliqué : 15 jours avant, les refuges PNRC étaient toujours fermés et nous n’avions pas le droit de prendre l’avion… un peu stressant quand on se dit qu’on a préparé notre périple quasi un an en avance.
Nous avions établi nos journées et pondérant les dénivelés afin de rendre les journées les plus homogènes possible, bien étudier la topo grâce au Topo-Guide, aux outils de l’application cartographique ViewRanger, et à notre expérience de traileur.
Quel était le contexte de vouloir réaliser le GR20 ?
Phil, un ami de course à pied, souhaitait faire le GR 20, il nous l’a proposé et hop : une équipe s’est formée. Nous devions être 6, mais cela faisaient trop. Plus on est, plus il y a de risque : de prendre du retard, de blessures… Après désistements, nous l’avons fait à 4 et avec du recul, c’est bien.
Quel équipement avais-tu emporté ?
Le faisant sur 7 jours, nous nous préparions à passer des journées fatigantes, donc nous avions donc des sacs légers.
Pour ma part, j’avais un sac de trail d’un volume de 12L de la marque RaidLight. Il pesait 6 kg, eau non comprise. J’avais 2 fois 0.5L en souple dans les poches des sangles et une poche a eau de 1.5L dans le sac, soit 2.5L au total. A aucun moment je n’ai manqué d’eau. Entre les refuges et les sources, il n’y a pas de problème à cette période-là.
Nous n’avions ni popotte ni tente, seulement notre duvet (600 gr). Nous nous ravitaillions dans les refuges et avions réservé des banquettes dans les refuges.
Au niveau vestimentaire, j’avais short t-shirt sur moi, et dans le sac un autre de rechange, puis lavage des habits sous la douche tous les soirs.
Evidemment un change complet chaud ainsi qu’une veste et pantalon de pluie.
J’étais chaussé de La Sportiva Akasha, c’est un modèle destiné au trail et non à la rando. Je cours le reste de l’année avec ce modèle et je suis dans des chaussons !!
Avais-tu pensé à l’aspect Sécurité en préparant le GR20 ?
Nous avions chacun 1.5 repas en lyophilisé afin de pouvoir être autonome pour un repas en refuge ou en cas de pépin nous imposant de rester autonome une nuit.
Dans le groupe, nous étions certains d’avoir les compétences des gestes de premiers secours. A cela nous avions le nécessaire habituel réparti à nous 4. Avec tout de même chacun sa couverture de survie.
Un petit détail pratique : sur les sacs RaidLight, une des attaches de sangle pectorale fais aussi office de sifflet…
A quatre nous pouvions, si besoin, faire 2 groupes de 2. Et que jamais quelqu’un se retrouve seul. Le GR20 reste de la montagne…
Un autre détail : les numéros de téléphone des secours en montagne déjà enregistrés dans le portable.
Encore des névés sur le parcours ?
Début juillet, quelques-uns dans la montée du Cinto, mais pas besoin de marcher dessus.
Quelles étaient les mesures sanitaires à respecter liées au COVID-19 ?
Obligation légale d’avoir masque et gel dans ses bagages. Les refuges du PNRC n’ouvraient que les tentes à la location. Aucune banquette louée. Du coup, nous avons été logés en tente. C’est mieux je pense, car moins bruyant qu’en dortoir.
Quelles sont tes impressions sur ce sujet COVID-19 sur le GR20 ?
Une bonne bouffée d’oxygène et d’esprit libre sans contrainte sanitaire.
Quelles sont tes impressions globales ?
- Une météo très clémente durant ces 7 jours intenses mais largement faisable avec un peu d’entrainement préparatoire.
- Des paysages splendides, des rencontres géniales.
- Une mention spéciale à Baptiste, gardien du refuge d’Usciolu, dont la visite de la « boutique » est faite dans notre vidéo J7 sur Youtube (vidéo en fin d’interview)
- Pour vous évader, je vous conseille de découvrir les autres images de notre semaine corse !
Tes impressions positives :
- Ce qui m’a marqué, c’est la possibilité de voir la mer tous les jours, et ce depuis les montagnes.
- La charcuterie et le fromage Corse dans les refuges… HUM !!
Tes impressions négatives :
- Le service de La Poste : au départ à Calenzana, nous avions fait partir un colis à la poste de Conca avec des habits « civils ». Et bien nous sommes allés plus vite que La Poste, le colis n’étais pas arrivé !!
- Le petit-déj du refuge de la station.
Ton plus grand coup de cœur ?
Coup de cœur de rencontre : Le passage devant nous du traileur Xavier Thévenard qui tentait de battre le record du GR20 de 31h06 de François D’Haene.
Coup de cœur paysage : les bascules en au haut de chaque grand col.
Coup de cœur spécial : le refuge d’arrivée à Conca. Les gérants nous ont gentiment attendu le soir pour nous servir le repas à 1h15 du matin (nous n’étions vraiment pas en avance).
Etape et refuge préféré ?
- Les lasagnes aux épinards et brocciu du refuge de l’Onda.
- La montée du Monte Cinto depuis la station d’Ascu : superbe ! De la neige en Corse en été, des superbes paysages, un montée longue et technique …
Un message à passer ?
Merci à Claire, Phil et Arno pour cette semaine inoubliable passée ensemble, loin de tout autre questionnement que de deviner ce qui nous allions découvrir au col d’après.
Un petit coup d’adrénaline et de speed à l’embarquement à Orly pour Phil !
Un objet « astuce » à partager ?
Un simple morceau de savon de Marseille pour lavage du corps et des habits.
Un dernier conseil pour les lecteurs qui préparent le GR20 ?
Bien préparer son GR au niveau cartographie permet de ne jamais être surpris des difficultés. Et cela permet de morceler la journée en section.
Si tu envisageais de refaire le GR20, changerais-tu quelque chose ?
Soit refaire la partie Nord de façon plus sportive. Soit refaire l’étape sous le refuge de Ciuttulu Di I Mori, le long de la rivière Le Golo en prenant bien le temps de se poser au soleil et de se baigner !
Envie de rajouter quelque chose ?
On lit souvent que les prix sont exorbitants en refuge. Certes, c’est plus cher qu’en vallée mais tout à fait normal (éloignement, approvisionnement saisonnalité de travail de gardien de refuge). Tout est dispo en refuge en terme d’alimentation. Au refuge d’Usciolu (encore lui), Baptiste propose même des chaussures de rando !!
Une arrivée magique à Conca à 1h15 en pleine nuit avec une dernière descente interminable mais inoubliable !
Merci Hervé pour ton retour d’expérience !
Ton commentaire sur les tarifs en refuge est juste. Les refuges ne sont accessibles par la route, le premier gros ravitaillement se fait par hélicoptère en début de saison, puis à cheval ensuite pour le réassort. C’est un coût à la charge du refuge qu’on peut trop vite oublier. Et à Usciolu, c’est vrai que le choix des produits est hallucinant. Certains parlent de « superette », d’autres encore de « caverne d’Alibaba », c’est génial d’avoir tout ce choix à cette altitude !
Bon, et si je comprends bien, il faut maintenant contacter La Poste pour leur expliquer qu’on a trouvé un chemin plus rapide entre Calenzana et Conca 😉
Place à la vidéo maintenant :
Jour 1 & 2 :
Jour 3 & 4 :
Jour 5 & 6 :
Jour 7 :
Merci encore, à bientôt Hervé !
Hello, merci pour ce retour d’expérience!! Je voulais savoir si tu avais été dérangé par les fameuses punaises de lit… en refuge ?
Sportivement,
Paul