Ben (alias @ben.coaching_sport_nutrition) originaire du Var, nous raconte son GR20 avec son ami Micka (@mickabodyfit) , réalisé en tout début juin 2019, dans le sens Nord-Sud.
Bonjour Ben, peux-tu te présenter s’il te plait ?
Salut à tous, je m’appelle Ben (Benjamin), 34 ans. Je suis du soleil du Sud-Est de la France, plus exactement Fréjus – Saint Raphaël !
Je suis coach sportif et nutrition et adepte d’une multitude d’activités sportives (boxe, jiujitsu Brésilien, CrossFit, snowboard, wake, randonnée, je nage, je cours, je pédale, je roule, je saute…je yoga et j’en passe). Bref, j’occupe mon temps libre !
Amoureux de la nature, et même GRAND amoureux de la nature, j’ai soif de découvrir tout ce qu’elle a à nous faire découvrir en la parcourant et y dormant. Cet amour m’a poussé à voyager à Bali, au Costa Rica, véritables havres de paix (le yoga y est maitre…), où les randonnées mais aussi les plongées sont à couper le souffle (requins, baleines, dauphins… Wouaw !). A moi l’Islande, la Nouvelle Zélande et la Nouvelle Calédonie prochainement pour assouvir cette soif de nature et de grands espaces !
Déjà expérimenté en randonnée ?
Depuis quelques années, je me suis ouvert à cette pratique, qui est devenue une passion. Cela a commencé lors d’une randonnée aux gorges du Verdon, plus exactement lors de la randonnée Blanc Martel et l’Imbus – Vidal. Depuis ce jour, je me suis orienté sur la montagne et ses majestueux sommets, et la condition physique exigeante qu’ils nécessitent.
Je pars généralement entre 1 et 3 jours en autonomie complète, principalement à la recherche d’ascension de sommets et lacs d’altitude, près desquels je campe souvent (Alpes-du-sud, Pyrénées).
Peux-tu nous conseiller quelques randonnées ?
Il y en a tellement… 😊
Pour faire une liste courte, je dirais le mont Pelat : 3050 m avec son lac d’altitude (le Trou de l’aigle, 2700 m) et son lac principal, le fameux lac d’Allos, qui est le plus grand lac naturel d’altitude d’Europe.
Pour d’autres sommets, le mont Mounier (Valberg : 2817 m), le mont Clapier (3045 m), le mont Malinvern (2938 m), le mont Grand cheval de bois (2847 m), le mont Tenibre (3031 m).
Le mont Pépoiri (2674 m) et ses lacs de millefonts. Le mont du Grand Capelet (2935 m).
Et la fameuse Vallée des Merveilles et son mont Bégo (2872 m).
Concernant les lacs d’altitude, j’ai été impressionné par la grandeur du lac Bleu dans les Pyrénées, ainsi que par le lac vert.
Dans les Alpes-du-Sud, le lac Autier ; le lac de Trécolpas (2170 m) qui est absolument magnifique, le lac Nègre (2351 m). Et pour finir, les 3 lacs de Vens (2380 m) : extraordinaire.
Le circuit des lacs de Prals (2330 m).
Et pour les adeptes du bord de mer, les fabuleuses calanques de Cassis.
Quid de ton GR20 : A quelle période, quel itinéraire ?
Il est temps de parler du GR20… Je suis parti marcher avec mon ami Micka @mickabodyfit, le patron de Crossfit Fréjus. D’ailleurs en parlant de ça, un conseil pour tous, partez avec un bon partenaire, de confiance, avec qui vous vous entendez très bien, et sur la même longueur d’onde psychologiquement. Le GR20 pourrait en effet très probablement mettre à l’épreuve certaines amitiés. Ce qui n’a pas été notre cas… Par contre, pour l’anecdote, sur le trajet, nous avions fait la connaissance d’un duo de potes qui au fil des jours se sont engueulés, séparés, jusqu’à ce qu’un des 2 arrête le GR20 et prenne le train dans la partie Nord à Vizzavona…véridique ! Peuchère 😊
Pour notre technique, on changeait le cheval de tête à toutes les étapes, ce qui est relativement important.
Nous avons fait le parcours entier du Nord au Sud, départ de Calenzara le 7 juin 2019 (1h après l’atterrissage de l’avion, aussitôt arrivés, aussitôt partis !) et arrivée à Conca.
Quelle était la démarche de vouloir réaliser le GR20 ? Une préparation spécifique ?
A la base c’était un challenge personnel, et surtout une entière déconnexion du monde oppressant, régit par des horaires, des contraintes, des interdictions et des obligations. Au GR20, le seul but est de profiter de la vie dans son plus simple appareil.
Une préparation spécifique ? Absolument pas, mon ami et moi, en tant que sportifs passionnés, sommes prêts 365 jours par an !! 😊
Quel équipement avais-tu emporté ?
Nous sommes partis le plus light possible, en mode la … et le couteau ! LOL
Non plus sérieusement, pour ma part un sac à dos Forclaz (70L modulable à 90L). Petite anecdote, pensez à prendre un mousqueton : INDISPENSABLE, pour attacher au sac à dos. Explication : le 3ème jour, j’ai chuté et dans ma chute j’ai cassé le clips d’attache de la sangle de la ceinture de taille. Je l’ai alors remplacé par le mousqueton, car dieu sait que finir la rando uniquement avec le poids du sac sur les épaules est l’assurance de la subission totale !
Poids total sans eau, sans nourriture : environ 10kg.
Nous sommes tout de même partis avec 3kg de barres céréales faites maison et un gros sachet d’oléagineux, fruits secs, plus 20 repas lyophilisés : cela constituait notre principale alimentation pour être entièrement autonome sur l’itinéraire. Nous avions donc un réchaud. Nous mangions de temps en temps local sur les terrasses des refuges (Figatelli, fromages et Pietra !), pour le plaisir, face à de splendides vues sur les sommets.
Nous avions une tente de trekking tactique chacun (environ 1.5 kg), avec un tapis de sol gonflable (500g) extrêmement fin et un duvet 0 degrés.
Pour les vêtements, simple : 2 caleçons, 2 paires de chaussettes, 1 pantalon, 1 short, 2 T-shirts, 1 coupe-vent, 1 polaire, 1 bonnet et des gants.
Pour les chaussures, Salomon, chaussures montantes sans hésiter. Extrêmement important, car vous aurez constamment les chevilles en torsion et en contact avec la roche sur ce type de sentier.
En termes d’équipement : 1 Petzl, 1 lampe torche, 1 boussole, 1 CamelBak de 2L, cachets purificateurs d’eau, 4m de ficelle utile pour changer ses lacets s’ils cassent, pour faire un étendoir à linge… Lunettes de soleil, important, casquette ou chapeau, le fameux couteau, et l’indispensable, la crème Nok, pour éviter les ampoules.
Et les indispensables bâtons de marche, ne partez pas sans eux, vraiment !
Avais-tu pensé à l’aspect Sécurité en préparant le GR20 ?
Par expérience, nous avons été prudents, donc pas de mauvais moments.
Encore des névés sur le parcours ?
Nous en avons eu un, au niveau du cirque de la solitude, très verglacé, jour de tempête (grêle, neige et brouillard intenses) et nous n’avions pas de crampons ni de piolets (grosse erreur de notre part en cette période). Nous avons alors dû faire marche arrière, car pris dans une tempête de neige, et faire un beau détour d’une journée, de plus de 20 km, tout en bas de la vallée pour le contourner et récupérer le GR à l’issue.
Quelles sont tes impressions positives ?
Le GR Nord a été le plus intéressant à mon sens, car la solitude, la zenitude et le respect de l’environnement des randonneurs confirmés est omniprésente.
J’ai apprécié la propreté en général, les sentiers bien balisés, les refuges tous aussi atypiques les uns que les autres et la jovialité de leurs propriétaires, les quelques rencontres de randonneurs que nous avons faites, la faible affluence sur la partie nord à cette période-là.
Des impressions négatives ?
Malheureusement, à la sortie de la partie Nord, nous arrivons à la partie Sud… Nous sortons totalement de cette solitude et de ce monde préservé, caché, ignoré pour entrer de celui du tourisme de masse et d’amateurisme. Beaucoup de refuges de la partie sud sont accessibles en voiture pour des randonnées à la journée, pour des groupes et familles. Cela casse le charme que nous avions tant apprécié dans la partie Nord.
Les sentiers sont beaucoup plus platoniques, cependant, il y a des très belles surprises comme les Aiguilles de Bavella…
Tes plus grands coups de cœur ?
Mes plus gros coups de cœur restent les superbes couchers de soleil sur toutes ces vallées et sommets, accompagnés de Figatelli et Pietra de la partie Nord sur les terrasses des refuges ; le mont Cinto, le lac Nino et les Aiguilles de Bavella.
Tes refuges préférés ?
Tous les refuges de la partie Nord, isolés de tout et qui ont conservé leur âme montagnarde.
Un message de remerciement ?
Je remercie mon ami Micka qui a été un partenaire exceptionnel et avec qui j’ai passé des moments inoubliables et uniques, surtouts celui de Jackie Chan. En gros, un soir de fatigue entre 2-3 Pietra, une très belle imitation de Jackie Chan… Il s’en souviendra !
Peux-tu partager des astuces ?
- La plus importante : Préparer ses pieds 15 jours à l’avance, en les crémant de Nok et en continuant à les crémer tous les soirs sur votre itinéraire, pour éviter les échauffements et les ampoules (totalement vital !).
- Le fameux mousqueton cité plus haut qui m’a sauvé la vie.
- Suivant votre rythme de marche, arriver tôt au refuge, pour ceux qui dorment en tente, vous permettra d’avoir les plus belles places pour votre nuit.
- Pour ceux qui partent en autonomie complète, ne vous surchargez pas ! Le GR20 est court, laissez vos habitudes et artifices chez vous, le moindre gramme peut lourdement vous handicaper. Ex : oubliez le déo, la crème de jour, les bouquins et le dressing complet ; privilégier la bonne vieille savonnette au lieu du gel douche !
- La plus agréable : Les claquettes ! Le graal après chaque randonnée !
Un dernier conseil pour les lecteurs qui préparent le GR20 ?
Préparez attentivement vos étapes et itinéraires, sur papier ou bien prenez un petit guide avec vous qui vous permettra d’anticiper les temps kilométrages des étapes pour avancer vos journées.
Si tu envisageais de refaire le GR20, changerais-tu quelque chose ?
Rien à changer à part, prendre davantage le temps de profiter, de se poser pendant les randonnées sur des points appréciables.
Envie de rajouter quelque chose ?
Gracie la Corse !
Merci surtout à toi Ben, ton interview nous donne tous envie de repartir fouler le GR20, et au passage d’aller découvrir toutes les randonnées que tu as citées en première partie de l’interview !
A bientôt Ben (@ben.coaching_sport_nutrition) et Mika (@mickabodyfit), et rendez-vous sur vos comptes Instagram pour suive vos prochaines aventures !