Bonjour Thomas, peux-tu te présenter stp ?
Amis lecteurs, bonjour.
Je m’appelle Thomas et si mes souvenirs sont bons, je dois avoir une trentaine d’années. Je partage mon temps entre la vente de voitures en tant que commercial chez Renault et ma passion pour les voyages en sac à dos.
Déjà une expérience de la randonnée ?
Avant de faire le GR, je n’avais qu’une expérience de Backpacker qui se balade des semaines durant sans programme prédéfini.
Quand j’ai su que j’allais faire le GR, j’ai fait 3 jours dans les Écrin avec mon sac à dos de 15KG avec des randos de 5H de marche.
J’ai aussi fait le Mont Ventoux (1500m de dénivelé), cela correspond à la première étape du GR avec un bel azimut à certain endroit. Cela se fait en 5-6H.
Peux-tu nous conseiller quelques randonnées à faire ?
Depuis le GR, je continue à randonner (Je prépare le Mont Blanc). Du coup j’ai 2 randos vraiment sympa :
– Mont Aigoual dans les Cévennes : Les 3.000 marches. La rando démarre dans le village de Vallerauge derrière l’église, il suffit de suivre les marches, puis le sentier, jusqu’à arriver à la route, vous aurez un menhir sur votre droite. En continuant l’ascension, vous arriverez à l’observatoire, ancien château transformé en site météorologique. Vous pouvez soit redescendre par le même chemin (6h30) ou boucler en partant par le menhir que vous avez croisé plus bas et utiliser le GR pour rentrer sur Vallerauge. Pas de difficulté particulière si ce n’est la durée. Je l’ai fait en 8h15 avec un gilet lesté de 15KG en m’attribuant une bonne heure pour déjeuner. 1.300m de dénivelé. Pas besoin d’équipements particuliers.
– Mont Thabor en Savoie : La rando s’effectue en deux jours au départ de Valmeinier1800. Prendre le sentier en face de l’hôtel L’Aigle, suivre la piste de ski jusqu’à rejoindre la rivière et suivre la direction Notre Dame des Neiges, vous arriverez peu de temps après au refuge de terres rouges, établissement tout neuf, bien situé. Vous êtes à environ 2.200m. Vous partez en direction de la vallée et non de la plaine, le sentier est balisé bleu / bleu ciel. Jusqu’à 2.500, tout va bien. A partir de là, la rando devient technique avec un azimut important et des roches coupées en biseaux, prendre un GPS ou une carte, il est quasiment impossible de suivre les traces. Même avec le GPS, je me suis éloigné à 3 reprises du sentier… Quand vous arrivez au Col de la Chapelle, vous avez fait la moitié et je peux vous dire que vous l’avez dans les jambes. Il vous faut maintenant redescendre en direction du Thabor avant de remonter à son point culminant 3.163m, à cet endroit vous récupérez aussi la foule Franco Italienne, alors que vous avez passé la première partie du parcours, seul. Il vous suffit de redescendre par le GR jusqu’au refuge du Thabor en passant par le Col des Méandes, le complètement fou lac du Peyron (il est autorisé de dormir autour des lacs, WHAOU !) et le col de la vallée étroite. Le refuge est magnifiquement situé avec un panorama dingue sur les vallées environnantes ! ATTENTION 9h15 de marche avec seulement 1h de pause ici et là. Bien heureusement le lendemain est plus cool, je l’ai tombé en 5h15 mais vous pouvez le faire haut la main en 6h30. Partir du refuge en continuant le sentier de la veille, vous passez par une succession de lacs, partir tôt vous permet d’avoir le lever de soleil sur les étendues d’eau, c’est magnifique. Le Col des Bataillères est votre objectif, 230m de dénivelé, ça réveille ! On redescend à 2.200 par le sentier, juste après avoir laissé le lac des Bataillères derrière soi. Arrivé au refuge des Marches, il vous reste la dernière ascension du col des Marches et là ça cogne dur ! Le sentier est propre mais l’azimut important, magnifique vue sur le lac de Brissorte, pensez à vous retourner pendant l’ascension. Arrivé au col, c’est bientôt la fin. Une belle descente dans la vallée de Valmeinier. Ils donnent 3h mais en coupant à travers champs pour s’éviter les lacets du tracé, ça se fait sans trop de mal en 1h30 ! La rando est technique, dur par moment avec un tracé assez long, 39km, avec 2.579+- de dénivelé mais les paysages valent le coup ! Et c’est sans parler de se retrouver tout seul sur la première partie. Pensez à vous équiper, bonnes chaussures de rando, bâtons et un minimum d’autonomie.
Concernant ton GR20 : quelle période et quel itinéraire ?
J’ai commencé le GR directement en sortant du bateau le 24/06 avec deux collègues au départ de Calenzana et en direction de Conca. Mes amis avaient prévus de s’arrêter à Vizzavonna, j’ai donc terminé seul. 10 jours au total.
Quel était le contexte de vouloir faire le GR20 ? Une préparation spécifique ?
C’était la deuxième année qu’on me le proposait, ayant dit ‘non’ l’année d’avant, j’ai franchi le pas cette année. Je suis un habitué du sac à dos, quand je voyage, c’est avec lui 🙂 ! J’avais donc déjà mon équipement.
J’ai fait 3 ascensions pour m’y préparer sans trop de dénivelé, le plus dur a été de s’habituer au sac, je n’avais pas l’habitude de l’avoir sur le dos des heures durant et pourtant je pratique plusieurs sports dans la semaine, en moyenne 6 à 10 séances.
Quel matériel avais-tu emporté ?
Un 50L ‘OLDSCHOOL’ que mon père a utilisé pour le GR / CamelBag 2L / 2 Changes ‘Sport’ 1 Change ‘Coton’ / Pour la soirée mon change ‘coton’ et pour certaines nuits mes collants même avec le duvet / Sans tente / avec réchaud / 10 Sachets lyophilisés 100-140Gr / Barres céréales sans gluten ‘sport’ / 400Gr d’amandes / 15 Compotes de 60 Gr / Une bonne trousse à pharma, pensez à l’argile, straps, baume du tigre, roll’on Arnica…
Un reste de neige fin juin ?
J’ai eu de la neige au Monte Cinto mais le sentier du GR n’était pas enneigé.
Tes impressions … positives :
C’est une belle aventure qui permet de se dépasser physiquement et surtout mentalement. On fait aussi de belles rencontres, on se retrouve même à faire certaines étapes ou partager un repas avec ces mêmes personnes. D’ailleurs j’ai fini le GR après Vizzavona avec des Savoyards et Vosgiens rencontrés sur le GR, après tout, on a tous le même objectif : « aller au bout ».
Des impressions négatives ?
Déçu de la tenue de certain refuge, du peu d’engagement de certains employés voire même de comportement désagréable. Prati pour ne pas les citer, manque clairement d’engagement à ce sujet, la tenue du gite est même limite… C’est assez perturbant d’arriver d’une épuisante journée et d’être reçu avec autant de dédain.
Je serai toujours choqué du peu d’équipements de certains randonneurs.
Ton plus gros coup de cœur ?
C’est contradictoire, mais j’ai trainé une tendinite au genou à partir de la deuxième étape jusqu’à la fin du GR, j’en ai bavé, vraiment bavé dans certaines descentes et j’ai pas mal compensé avec mon autre jambe. Mais quand je me dis que j’ai quand même terminé le GR dans ces conditions, c’est finalement un bon souvenir que d’avoir relevé ce défi malgré tout.
Un message à faire passer ?
Le refuge de Prati se doit de changer de personnel et revoir son infrastructure, les douches ressemblent à des chiottes ! On y trouve d’ailleurs et c’est amusant, un écrito nous disant que ce sont des douches et non des toilettes. Je ne parle pas de confort, je parle de proposer une infrastructure et un personnel décent.
Ton étape et refuge préférés ?
Bien que j’aime les étapes techniques avec du dénivelé et les perspectives dans le vide, mon étape préférée restera ce sentier qui suit de la rivière des bergeries de Vallone à Vergio avec ces points d’eaux magnifiques. Impossible de résister à l’envie d’une baignade ou d’une sieste au soleil.
Niveau refuge, un grand bravo à la bergerie de Croci ! De l’engagement, de l’envie, on est bien accueilli, l’ambiance est chaleureuse, on y mange bien, le spot idéal et les douches sont chaudes !
Un objet pratique, ou une astuce, que tu pourrais partager ?
Un collègue de l’armée nous a ramené des cubes inflammables, vraiment pratique pour faire chauffer les sachets lyophilisés et surtout beaucoup plus léger que la version gaz/réchaud.
Avec ma tendinite, j’ai appris à me strapper de manière à soulager la douleur, je conseille à tous les randonneurs de regarder les vidéos Ktape et d’emporter de l’argile, introuvable en montagne et pourtant efficace sur les tendinites. Je dormais avec un cataplasme d’argile.
D’autres conseils à partager à nos lecteurs qui préparent le GR20 ?
Le choix du refuge, c’est vraiment ce qui va déterminer votre bonne humeur et votre condition du lendemain. Ne lésinez pas sur les avis, ils sont déterminants.
Si tu envisageais de refaire le GR20 un jour, changerais-tu quelque chose ?
J’emporterais ma polaire plutôt qu’un tee-shirt polaire, et surtout mon pantalon de haute montagne. Je ne pensais pas avoir froid à ce point surtout en période estivale.
J’éviterais certains refuges, j’augmenterais mes rations de nourriture (barres, compotes…) J’ai perdu 5kg en 10 jours…
Envie de rajouter quelque chose ?
Ne vous poser plus de questions, faites-le ! Ne vous attendez pas à des vacances mais à une aventure hors du commun.
Un grand merci Thomas pour ton retour d’expérience !
Et merci pour tes 2 suggestions de randonnée, ton descriptif est encore plus précis qu’un topo-guide, ceux qui vont suivre ton itinéraire et tes conseils ne risquent pas de s’y perdre ! 🙂
merci Thomas. mon projet pour le mois de juin. A +
Bravo mon Thom, une interview qui aurait sa place dans un guide spécialisé.
De mamie et papi, deux gros bisous
Salut,
Encore merci pour l’interview et le super boulot que tu fais sur ce blog. J’adore l’esprit qu’on retrouve ici, celui de la montagne 😉
Take Care.
Thomas.