Manu de Nantes – Son GR20 en solo – mi juin 2018

Bonjour Manu, peux-tu te présenter stp ?

Bonjour, Manu, 27 ans, vivant à Nantes. Je pratique pas mal de sports plutôt variés allant de la course à pied, au VTT, en passant par le Surf et le Wakeboard. J’aime découvrir de nouvelles activités, me fixer des objectifs et me surpasser.

Le GR20 en 8 jours - Manu
Le GR20 en 8 jours – Manu

Déjà une expérience de la randonnée ?

J’adore la rando en montagne, malheureusement à Nantes c’est compliqué de trouver du dénivelé.

Dans ma jeunesse, nous partions l’été en famille dans les Alpes pour y faire 15 jours de randonnée et un peu d’alpinisme avec escalade de glaciers et quelques sommets à 3.000 et + dont l’Aiguille de la Grande Sassière 3.747m.

Il y a 2 ans, nous sommes allés avec mon père et mon frère faire une semaine de rando en Slovaquie dans le massif des Tatras.

Ce sont des  randonnées à la journée desquelles je garde de magnifiques souvenirs, surtout le Parc national du Paradis slovaque avec ses ponts et passerelles en bois qui enjambent les rivières.

Lac de Nino - juin 2018
Lac de Nino – juin 2018

Quid de ton GR20 ? Quel itinéraire ? En groupe ou en solo ?

J’ai foulé les sentiers du GR20  seul du 6 au 13 juin dans le sens Nord Sud, je suis donc parti de Calenzana pour finir à Conca.

Manu de Nantes - FRA LI MONTI - GR20
Manu de Nantes – FRA LI MONTI – GR20

Quel était le contexte de vouloir faire le GR20 ? Une préparation spécifique ?

Le GR20 me trottait dans la tête depuis quelques années, j’ai donc décidé de franchir le pas cet hiver. J’ai réservé un billet d’avion Aller-Retour pour le mois de juin et l’aventure était lancée. Etant quelqu’un de plutôt solitaire, j’ai décidé de ne proposer à personne de m’accompagner pour vivre une première aventure en solo en 8 jours. J’ai acheté mes chaussures de rando 15 jours avant de partir et je les ai portées tous les jours.

Concernant l’entrainement, je me suis blessé 5 semaines avant mon départ, une déchirure abdominale en wakebord, j’ai donc stoppé toute activité pendant 3 semaines puis je mis suis remis à fond les 2 dernières semaines : course à pied, montés de marches Butte Sainte-Anne avec le sac et les chaussures de rando, salle de sport tous les matins, essentiellement du cardio.

Quel matériel avais-tu emporté ?

J’ai essayé de partir au plus léger, un sac de 24 litres, de quoi transporter 4 litres d’eau, dans une poche à eau de 3 litres et un bidon d’eau. Pas de tente ni de matelas, ceux que les refuges installent dans les tentes sont très bien. Un sac de couchage 15 – 20°C, c’était le point qui me faisait le plus peur de mon équipement, mais je n’ai jamais eu froid ni en tente, ni en refuge.

Paysages & refuges - GR20
Paysages & refuges – GR20

Je me suis procuré un couteau, des crampons et des bâtons à Calvi car j’étais arrivé avec seulement un bagage cabine dans l’avion.

Concernant les vêtements : un tee-shirt, un vêtement technique manches longues, une doudoune compacte, 3 caleçons, 2 paires de chaussettes, un pantalon convertible en short, un short de bain, un poncho, une casquette, une paire de tongues, un tour de coup et une serviette micro fibres.

Je suis parti sans rien pour la popotte, ni réchaud, ni casserole, j’ai tout de même acheté en route un jeu de couverts et une tasse qui sont 2 accessoires indispensables. J’avais ramené un stock de barres de céréales et pâtes de fruits.

Côté high-tech, j’avais un panneau solaire 15 watts, batterie 10000mA, une Gopro, et mon portable sur lequel j’ai enregistré mon tracé GPS. Mon sac devait faire une dizaine de kilos avec 3 litres d’eau inclus.

Tes impressions…positives ?

Le respect des randonneurs, aussi bien les uns envers les autres que fasse à la nature.

J’ai aussi beaucoup aimé qu’il reste beaucoup de neige sur les étapes 4 et 7, ça m’a rappelé de bons souvenirs. Physiquement, c’est long de doubler certaines étapes, mais le mental aide beaucoup le physique.

Encore beaucoup de neige sur le GR20 en juin 2018
Encore beaucoup de neige sur le GR20 en juin 2018

Des impressions négatives ?

La météo n’a pas toujours été clémente avec moi, mais j’en tire une impression positive quand même : c’est que je n’ai pas souffert de la chaleur.

Ton plus gros coup de cœur ?

Les départs au petit matin seul dans la nuit à chercher les marques du GR à la frontale et voir le lever de soleil.

Un message à faire passer ?

Faites-le !

Ton étape préférée ?

J’ai beaucoup aimé mon premier jour de Calenzana à Carrozzu, le départ à la frontale, toute l’adrénaline et l’excitation du départ.

Lever du soleil
Lever du soleil

Une astuce à partager ?

S’hydrater et grignoter des barres de céréales très souvent.

D’autres conseils pour les lecteurs qui préparent leur GR20 ?

Le mois de juin est parfait, les journées très longues, le soleil tôt le matin et pas grand monde sur le sentier.

Les écouteurs intra-auriculaires, ne font pas office de boules quies.

Laver son linge dès l’arrivée en refuge afin qu’il ait le plus de temps possible pour sécher.

Je n’avais jamais marché avec des bâtons, et ils sont indispensables aussi bien en montées qu’en descentes pour soulager les articulations et les genoux.

Si tu envisageais de refaire le GR20, changerais-tu quelque chose ?

Je suis satisfait de mes choix, mais à refaire, je prendrais un sac avec un peu plus de litrage, 3 paires de chaussettes plutôt que 2 et peut-être des chaussures de trail plutôt que de rando. Sinon tout était parfait.

Envie de rajouter quelque chose ?

J’ai adoré cette expérience en solo. Ça a été éprouvant physiquement, mais le mental comble les baisses de régimes même si à plusieurs, on se motive les uns les autres, j’ai réussi à venir au bout de cette épopée seul.

Je n’ai jamais souffert de la solitude, malgré certains moments où j’étais seul pendant de longues heures. La charge mentale est aussi assez élevée, il faut constamment être attentif à ses appuis, mais également à chercher son chemin.

J’ai adoré les refuges, leurs ambiances toutes différentes : familiales, militaires, rustres, à l’arrache… les gardiens sont tous sympathiques même si au premier abord, certains peuvent avoir l’air peu agréable, ils ne vous laisseront jamais dormir dehors et trouveront toujours une solution.

Au niveau de la saison, cette année il y avait vraiment beaucoup de neige, les Corses disent qu’ils n’en ont jamais vu autant à cette période. Pour moi, ça a été formidable de remonter des pentes glacées, ça m’a rappelé beaucoup de souvenirs de la jeunesse.

Selfie Manu sur le GR20
Selfie Manu sur le GR20

Le temps lui n’a pas vraiment été de mon côté, même si je n’ai eu de la grosse pluie que le dernier jour. J’ai eu pas mal de brouillard, je n’ai donc pas trop pu admirer tous les paysages. D’un côté avec un soleil de plomb toute la journée j’aurai beaucoup plus souffert de la chaleur.

Je n’ai jamais eu froid, même la nuit dans des tentes à 1.600m d’altitude, avec mon sac de couchage été 15/20°confort. Cette période de juin est aussi idéale pour partir aux aurores ou de nuit, ça permet d’arriver à la fin de la première étape très tôt, quand les autres randonneurs commencent leur journée, cela m’a aussi permis d’éviter plusieurs fois la pluie.

Au dessus des nuages - A droite, la Corse
Au dessus des nuages – A droite, la Corse 😉

J’ai vraiment aimé les départs à frontale, seul dans la nuit à chercher mon chemin, un sentiment d’aventure et de liberté.

Lever du soleil - GR20
Lever du soleil – GR20

Humainement, je n’ai eu que de bonnes rencontres, les gens sont respectueux de la nature et solidaires, aussi bien le soir au refuge que pendant les journées de rando. Le fait de partir seul m’a permis de rencontrer des gens de tous âges et de tous horizons.

Doubler les étapes permet également de ne pas retrouver les mêmes personnes tous les jours, et faire de nouvelles rencontres. Globalement les randonneurs étaient admiratifs de voir que je faisais le GR20 en 8 jours, alors que certains, après une étape, sont au bout de leur vie.

Au niveau du matériel, je suis satisfait de mes choix, mais à refaire, je prendrais un sac avec un peu plus de litrage, 3 paires de chaussettes plutôt que 2 et peut-être des chaussures de trail plutôt que de rando. J’ai aussi dû acheter en cours de route une tasse et des couverts de camping. Sinon je n’ai manqué de rien, j’ai utilisé toute ma trousse à pharmacie, c’est-à-dire 2 dolipranes pour mes douleurs musculaires aux quadriceps, 3 pansements pour mon pouce et l’ensemble de mes pansements anti ampoules qui n’ont aucune efficacité en cas de chaussettes mouillées.

Conclusion de la conclusion :

Grande aventure physique, humaine et mentale, je reviendrai sur les traces du GR20 faire des variantes et monter au sommet du Monte Cintu. Et pourquoi pas accompagné cette fois-ci…

À suivre !

  • Distance totale : 203 km
  • Dénivelé positif cumulé : 11.543m
  • Dénivelé négatif cumulé : 10.822m
  • Altitude la plus basse : 252m
  • Altitude la plus haute : 2.607m
  • Temps de marche : 62h
  • Temps prévu dans le guide : 95h

Merci beaucoup Manu pour ton retour d’expérience ! Effectivement, reviens vite faire les variantes, elles sont magnifiques ! Et ces instants magiques sont agréables à partager ! 😉

Manu - Paliri - Conca
Manu – Paliri – Conca

Au plaisir de te relire dans le futur !

Une réponse à “Manu de Nantes – Son GR20 en solo – mi juin 2018”

  1. Rétroliens : Manu de Nantes - Le GR20 en 3 jours... après avoir réalisé le Nord en 7 jours

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