Florent policier sur Marseille – GR20 avorté cause mauvaise condition météo

Bonjour Florent, peux-tu te présenter ?

Donc moi c’est Florent, j’ai 30 ans, je suis policier sur Marseille depuis 4 ans et j’y vis depuis toujours.

Mes loisirs sont également mes passions, je fais du sport (musculation, crossfit) quotidiennement pendant 1 heure minimum du lundi au vendredi, je m’accorde le weekend en off où j’en profite pour faire des ballades et des randos avec ma fidèle copilote de 2 ans, ma chienne Gaya.

Déjà expérimenté en randonnée ?

Ayant une partie de ma famille originaire des Hautes-Alpes (05) et plus précisément du Parc Régional Naturel du Queyras, je randonne depuis mon tout jeune âge en haute et moyenne montagne, en général dans le but d’atteindre des lacs ou des cols entre 2500 et 3000 mètres d’altitude.

Bien souvent, il s’agit de randos qui font une boucle imparfaite avec un point d’arrivée différent du point de départ où je pars pour la demi-journée.

Peux-tu nous en conseiller ?

Autour de chez moi (Marseille quartiers Est) il y a le massif de l’Etoile à proximité, traversé de part en part par les “chemins du feu” (DFCI) desquels partent de nombreuses randonnées, (Village d’Allauch) c’est de la basse montagne, voire même de la colline, avec un niveau débutant voire intermédiaire parfois, mais accessible à tout niveau et agréable.

Il existe aussi plein de sentiers de randonnées dans les fameuses calanques (au départ de la Fac de sport de Marseille-Luminy) et le coté carte postale est trompeur : c’est raide et ça grimpe dur, il faut mériter la vue 😉

On peut même rejoindre la ville voisine de Cassis à pied mais il faut compter 25 km et une journée pas trop ensoleillée.

Quid de ton GR20 : quelle période, quel itinéraire ? En groupe ?

Pour ce qui est du GR20, nous étions partis à 4 avec des copains de la Police, peut-être un peu trop tôt puisqu’il s’agissait d’une période de 8 jours chevauchant fin Mai et début Juin.

Nous sommes partis de Calenzana (au Nord) pour finir à Conca (au Sud). Nous avons dû affronter ce qu’il restait de neige (sur les points hauts du sentier), 2 jours consécutifs de pluie battante qui nous ont obligé à stopper l’aventure par précaution (certains passages ont été très délicats et même dangereux).

Dans des conditions pareilles, il n’y avait plus de plaisir ni de panorama, on marchait sous la pluie en regardant nos pieds sans pouvoir profiter du paysage caché par l’orage.

Quel était le contexte de vouloir faire le GR20 ? Quelle préparation ?

Au départ tout part d’une idée lancée en l’air lors d’un apéro, étant tous sportifs, l’idée a fait son chemin dans l’esprit de chacun et nous nous sommes lancés dans l’organisation de ce périple.

Ayant l’habitude de faire du sport, du cardio et de la randonnée, je n’ai pas beaucoup changé mes habitudes, en revanche j’ai insisté un peu plus à la salle de sport sur le gainage, et surtout le renforcement des trapèzes et des lombaires pour supporter le poids du sac.

Afin que ça reste raisonnable, nous avions pris nos billets sur Corsica Ferries 3 semaines avant le départ.

Quel équipement avais-tu emporté ?

Pour ce qui est du matos, j’avais un sac à dos de randonnée avec un renforcement en plastique dans le dos pour garder le sac plat, des épaisseurs au niveau des épaules et deux sangles au niveau de la taille et des pectoraux pour maintenir le sac haut. Il s’agissait d’un sac de 50L avec une poche à eau de 2 litres (que je remplissais à la mi-journée).

Pour les habits, je marchais en journée en short et t-shirt microfibre avec une légère veste polaire le matin tôt au départ du refuge vers 6h.

Aux pieds, j’avais des chaussures de rando montantes de la marque spécialisée Salewa que je recommande !

Pour la nuit, je dormais torse nu mais je gardais mes habits avec moi dans le sac de couchage pour garder une chaleur au minimum corporelle et peu d’humidité.

Nous avons opté pour les refuges par commodité mais j’avais sur moi des pates de fruits et du gel à boire énergétique pour la journée.

Encore des névés le parcours ?

Oui, j’ai rencontré la neige dans les hauteurs, dans un passage très étroit où j’ai été obligé de mettre les gants et de gravir ce passage à 4 pattes avec de la neige jusqu’à mi-tibia, un quart d’heure un peu dur mais c’est passé.

Tes impressions positives ?

  • Le paysage (on se croirait sur une autre planète par moment)
  • L’hospitalité des Corses au village départ
  • Le balisage cohérent et fréquent qui rassure et sécurise
  • Les conseils avisés du PGHM (Peloton Gendarmerie de Haute Montagne)
  • Le sentiment de fatigue, de dépassement de soi à la fin de chaque journée entre la douleur et le bien-être
  • Les petits déjeuner copieux du refuge

Des impressions négatives ?

  • L’absence d’eau chaude et de couverture dans les refuges (trop de vols)
  • La période mal choisie (trop tôt, fonte des neiges pas terminée, températures encore fraiches et pluie)
  • L’absence de réseau téléphonique (au niveau sécurité c’est moyen)

Ton plus gros coup de cœur ?

Incontestablement le paysage ! On est en haut d’un col les pieds dans la neige, on se retourne et on voit la mer…

… magique ! C’est vaste, beau, haut, on se sent tout petit un jour et le lendemain on déambule en foret sur un sentier facile et agréable, tout vert, baigné de soleil, un don de la nature !

Ton étape et ton refuge préféré ?

Mon étape préférée était celle où nous avons décidé de relier Vizzavona à Prati, une journée de 6h à 20h avec près de 25 km : éprouvant mais superbe !

Mon refuge préféré est en réalité un camping, le camping Le Soleil où nous avons été accueillis et traités comme des rois par Hervé et Yannick, les responsables des lieux avec lesquels nous avons sympathisés et échangés jusqu’à tard dans la nuit, de très bonnes personnes, serviables et chaleureuses ! Camping à recommander !

Un message, un remerciement ?

Malgré une météo peu coopérative, j’en garde un excellent souvenir, je le referai avec la tente cette fois, un merci à mes camarades d’aventure pour notre cohésion et notre joie de vivre, et une pensée au compagnon éphémère de galère que nous avons croisé sur le chemin : Insta : @jeremie.ragueneau (putyourfingerintheair)

Des conseils que tu pourrais partager ?

  • Pensez impérativement au sac de couchage chaud (LES REFUGES N’ONT RIEN)
  • Amener une crème relaxante pour les crampes le soir
  • Une couverture de survie
  • Ne pas hésiter à mettre le prix dans les chaussures de randonnée
  • Se répartir le matériel nécessaire à tout le monde
  • Ne pas inutilement se charger en vêtements
  • Éviter début Juin, partir plus tard

Si tu envisageais de le refaire, changerais-tu quelque chose ?

Je partirai avec la tente pour éviter le souci d’arriver à l’heure aux refuges et parce que ma chienne ne serait pas acceptée, je ferai parvenir par La Poste un colis de vêtements du continent sur mon lieu d’arrivée.

Concernant l’après GR20, je ne changerai rien : la ville de Porto-Vecchio regorge d’endroits festifs et de touristes !

Envie de rajouter quelque chose ?

Et bien vraiment merci beaucoup à toi pour cette opportunité de me replonger dans des souvenirs tous très bons et de pouvoir partager ça avec tout le monde !

Merci surtout à toi Florent, tous ces conseils vont être précieux pur ceux qui préparent le GR20. C’est vrai qu’en fin mai / début juin, il y a toujours ce risque météorologique en montagne qu’on a tendance à oublier / sous-estimer… dans ces circonstances, vous avez pris la plus sage des décisions… D’ailleurs à ce titre, je recommande, pour ceux et celles qui envisagent le GR20 avant juin, de relire l’interview GR20 hors saison.

A bientôt Florent, en espérant te revoir avec tes amis pour une prochaine édition plus estivale !

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