Bonjour Charlotte, peux-tu te présenter stp ?
Bonjour ! Je suis Charlotte, j’ai 19 ans et je viens de Marseille. Je suis étudiante en DUT Techniques de commercialisation à l’IUT de Marseille St Jérôme.
Déjà expérimentée en randonnée ?
Je dirais que j’avais une assez bonne expérience de la randonnée et de la montagne de manière générale. En effet, depuis toute petite je passe toutes mes vacances à Vars chez mes grands parents dans les Alpes, j’ai donc l’habitude, que ce soit au printemps, en été ou en automne de faire des randonnées à la journée avec des niveaux de difficulté variés.
Sinon, j’aime aussi faire des randonnées dans le parc des Calanques à Marseille. Mais je n’avais jamais réalisé de randonnée en itinérance avant le GR20.
Quelques randonnées à nous conseiller ?
Je conseillerais bien sûr de randonner dans le parc des Calanques, qui offre l’avantage de pouvoir se baigner et profiter de la mer pendant la rando en s’éloignant des plages de sable bondés de la Corniche. J’ai eu l’occasion pour la préparation du GR20 de faire une partie du GR98 que je conseille vivement !
Et pour les Alpes, à Vars précisément, là où j’ai pour habitude de randonner, je conseillerais de monter jusqu’au lac des 9 couleurs puis jusqu’à la Mortice, une randonnée avec des paysages très différents : de la plaine à un paysage quasi lunaire.
Concernant ton GR20 : en groupe ? A quelle période et quel itinéraire ?
J’ai réalisé mon GR20 à partir du 17 juillet 2017, en 15 jours avec trois de mes amis : Shannon et Joris deux marseillais et David un belge, tous entre 19 et 22 ans.
Nous sommes partis de Calenzana et arrivés à Conca, donc dans le sens Nord-Sud. On souhaitait commencer tant que nous étions encore « frais », par le côté considéré comme le plus dur et le plus physique. Shannon et Joris se sont arrêtés à Vizzavona, et David et moi avons finis la partie Sud à deux.
Quel était le contexte de vouloir faire le GR20 ? Une préparation spécifique ?
C’est de moi qu’est venu l’idée de réaliser le GR20 après avoir passé mes vacances en Corse en aout 2016 avec ma famille. Nous étions allés marcher dans la vallée de la Restonica, jusqu’au lac de Melo. En voyant les randonneurs du GR20 passer tout en haut de la montagne bien au dessus du lac, je me suis tout de suite dit que j’y passerai un jour moi aussi. Et quelques mois après, l’aventure était lancée, et nous avions formé une petite équipe.
L’idée a donc germé à l’été 2016 et après s’être bien renseigné, nous avons réservé les billets en février 2017. A partir de là nous avons peu à peu acheté notre matériel et nous avons commencé à randonner pour « casser » nos chaussures et s’entrainer à porter du poids dans nos sacs dès le mois de mai. Certains sont aussi allés à la salle de sport régulièrement et aller courir.
Quel matériel avais-tu emporté pour le GR20 ?
Concernant notre matériel, nous avions des sacs de 50L des marques Osprey ou Deuter, avec une moyenne de 15kg chacun, avec les 2L d’eau du Camel Bag compris. On conseille vivement la poche à eau, c’est très pratique et elle garde l’eau fraiche pour toute la journée.
Pour les vêtements, nous avions deux paires de chaussettes, deux tee-shirts manches courtes techniques, deux shorts, des sous-vêtements. Et pour la nuit, pour ma part, un leggings et un tee-shirt technique manches longues. C’est suffisant si votre sac de couchage est bien épais. Pour les vestes, on avait tous une polaire chaude et une veste coupe vent et imperméable.
Concernant les chaussures nous avions des chaussures de randonnée montantes semi-rigides qui nous maintenaient très bien les chevilles (hyper important dans les descentes). Puisque nous étions quatre, nous avons choisi de porter deux tentes de deux places avec nous, nous conseillons comme nous d’en prendre des faciles à monter pour éviter de se casser la tête tous les soirs après les étapes.
Nous avions aussi des matelas autogonflants pour certains et gonflants pour d’autres de la marque Thermarest qui nous ont fait passer de bonnes nuits. Pour les sacs de couchage, le mieux est d’en prendre qui ont une température de confort de 5 degrés pour être sur de ne pas avoir froid la nuit.
Nous avions tout ce qu’il nous fallait pour manger : un réchaud, deux popotes, des plats lyophilisés (l’équivalent de 1 par jour quasiment), des Power Bar hyper protéinés pour le midi, des barres de céréales classiques, des pates de fruits, du muesli et des compotes. Nous étions quasiment autonomes, mais avions prévu de manger quelques fois aux refuges et d’acheter du ravitaillement pour varier des plats lyophilisés.
Tes impressions positives :
Outre les magnifiques paysages que l’on rencontre tout le long du GR, ce qui rend l’aventure si belle c’est de partager tous les moments du quotidien ensemble : monter la tente, faire à manger, faire sa lessive en discutant avec les autres randonneurs, aller à la douche (certes très froide), passer les soirées à discuter de l’étape du jour et celle du lendemain, côtoyer tous les jours les mêmes randonneurs et se motiver ensemble, s’arrêter dans les bergeries corses…
Des impressions négatives ?
C’est assez difficile pour nous de dire ce que nous avons le moins apprécié. En effet, la douche froide, les repas lyophilisés, le confort et la propreté du refuge d’Asinau ou encore les prix assez élevés dans les refuges peuvent être considérés comme des aspects négatifs mais quand on se rend compte d’où on est et de ce qu’on est entrain de vivre : on rationalise les choses et on relativise !
Ton plus gros coup de cœur ?
Mon coup de cœur, sans hésiter : le refuge de Carrozzu ! Perdu au milieu de la forêt, et au pied d’une descente interminable, on y voit d’un coté la montagne et de l’autre la mer.
Dépaysement garanti sur la terrasse du refuge après une longue deuxième étape. Et en plus en bonus : pas de réseau ! De quoi se couper complètement du monde…
Un message à faire passer ?
Avant notre GR, nous nous étions renseignés sur les prix des refuges et ce qui est inclus dans ces prix. Ainsi nous avons porté pendant deux semaines un réchaud et des cartouches de gaz qui nous ont été complètement inutiles puisque tous les refuges mettent à notre disposition du gaz. Ce qui n’était indiqué nulle part sur Internet ou dans les livres. Toute économie de poids dans le sac aurait été bonne à prendre !
Ton étape et refuge préférés ?
La 4eme étape était pour nous tous à l’unanimité l’étape la plus belle et impressionnante, mais aussi la plus dure. Mais les 1200m de dénivelé positif valent la peine pour la vue que l’on a au sommet, à la pointe des Éboulis, point le plus haut du GR20. Voilà un des plus grands plaisirs du GR20 : repousser ses limites et en être fière.
Des astuces à partager pour ceux qui préparent le GR20 ?
Les meilleures astuces que l’on pourrait donner seraient, je pense, de bien soigner ses muscles, ses pieds et son dos le soir. Avoir du Voltaren est une bonne chose pour les muscles ; et quand on est plusieurs, se masser chacun son tour le dos avec du baume du tigre. Pour les pieds, soigner ses ampoules et mettre des doubles peaux. Sans faire tout ça, je pense que nos corps auraient moins bien récupérés chaque soir.
De plus, comme nous étions en juillet, la température nous permettait de partir tôt le matin entre 6h et 6h15. Cela nous a permis de profiter de la nature et du paysage au réveil, de voir tous les levers de soleil, de partir avant la plupart des randonneurs, de pouvoir faire des pauses assez souvent et d’arriver le plus tôt possible au refuge suivant.
D’autres conseils que tu pourrais partager ?
Nous conseillerions comme nous, de prévoir quelques jours de battements lorsque l’on réserve ses vols ou ferries, car on reste tributaires de la météo. Dans notre cas, notre départ de Calenzana a été retardé par le risque important d’incendies. Les randonneurs qui avaient un temps précis à respecter ont du se rendre en voiture à l’étape 3 pour ne pas prendre de retard par exemple.
Si tu envisageais de refaire le GR20 une prochaine fois, changerais-tu quelque chose ?
Si on envisageait de refaire le GR20 plus tard, je pense qu’on ne prendrait pas de repas lyophilisés qu’il faut porter sur son dos pendant 15 jours mais on achèterait plutôt dans les refuges des paquets de pâtes, de riz ou de sauce tomate. On y gagnerait en poids et en prix (et sûrement en gout) !
De plus, et c’est personnel à chacun : je ferais plus attention au choix de mon sac, car le mal au dos a parfois été important le soir après certaines épreuves, et David et Shannon achèteraient un sac de couchage plus épais, car des mauvaises nuits dans le froid les rendaient fatigués.
Envie de rajouter quelque chose ?
Le GR20 est une des plus belles expériences de notre vie, les paysages à couper le souffle, les levers et couchers de soleil exceptionnels et la fierté que l’on ressent quand on finit une étape.
Néanmoins, c’est un sentier très dur, il faut y être un minimum préparé et renseigné si l’on veut limiter les risques et les problèmes et pour partir le plus serein possible, en sachant plus ou moins à quoi s’attendre (bien que le GR20 soit rempli de surprises !).
Merci beaucoup Charlotte pour ce partage et tes conseils ! Effectivement, à chaque édition, GR20 réserve toujours de nouvelles surprises 🙂 Bonne randonnée à tous !