Claire, 24 ans, de Lille. Son GR20 complet et en autonomie avec son amie Marine.

Bonjour Claire, peux-tu te présenter stp ?

Bonjour ! Je m’appelle Claire, j’ai 24 ans et je viens de Lille. Je suis journaliste depuis deux ans. Je suis une fan de nature et de voyages.

Passage en forêt - GR20 - Corse
Passage en forêt – GR20 – Corse

As-tu déjà une expérience de la randonnée ?

J’avais très peu d’expérience de la randonnée avant de réaliser le GR20. Une journée de temps en temps durant mes vacances, mais jamais plus. J’ai déjà dormi sous la tente à plusieurs reprises, mais à l’occasion de weekends en camping, pas en itinérance comme ce fut le cas ici. Et je n’avais donc pas de point de comparaison en ce qui concernait le poids du sac.

Je me permets de suite de répondre à ceux qui trouveraient insensé l’idée de faire le GR20 sans une grande expérience de la randonnée en haute montagne au préalable : vous avez entièrement raison. Même si je ne regrette en aucun cas cette aventure exceptionnelle, je la déconseillerais aux novices pour des questions de sécurité. Le chemin est bien plus dangereux que tout ce que j’avais pu lire à son propos !

Peux-tu nous conseiller quelques randonnées à faire dans ta région ?

Malheureusement non, je viens d’une région aussi belle que plate ! Pas de randonnée en montagne, en revanche je sais que les GR121 et 128 (il me semble) passent par le Nord. Je ne les ai pas encore pratiqués mais tout vient à point à qui sait attendre !

Quid du GR20 ? Quand, comment, quel sens ?

J’ai parcouru le GR20 du 1er au 15 juillet 2017. Nous étions deux, ma meilleure amie, Marine, et moi-même, nous sommes parties de Calenzana et arrivées à Conca.

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Marine (gauche) et Claire (droite) – La variante alpine les filles ?

Nous avions lu et entendu qu’il était déconseillé de faire le GR20 en juillet à cause des fortes chaleurs mais nous avons eu un temps exceptionnel : ni trop chaud, ni trop froid, et (quasiment) pas de pluie. Surtout, nous souhaitions vraiment un moment de solitude et selon nos sources le mois de juin serait bien plus fréquenté. Bingo : nous étions 90% du temps juste à deux sur les chemins, avec personne en vue.

Quel était le contexte de vouloir faire le GR20 ? Une préparation spécifique ?

J’avais vraiment besoin d’un défi sportif et d’un moment de solitude, après une année assez éprouvante. Besoin de me retrouver, me reconcentrer sur les choses essentielles de la vie : redécouvrir la faim, la fatigue, le froid, le chaud et apprécier d’autant plus les plaisirs simples de la vie. Le GR20 semblait et s’est avéré être tout ce que je cherchais.

Avec Marine nous cherchions depuis quelques temps un projet de vacances en sac à dos. Islande, Ecosse, Etats-Unis… C’est finalement pour la Corse que nous avons opté, rassurées par le balisage, les étapes bien définies et la fréquentation. Nous y avons songé pour la première fois il y a quelques années, et parmi une foule d’idées et de projets, celui-ci est devenu plus précis aux alentours du mois de novembre. Et c’est au mois de janvier que nous avons finalement pris les billets : plus moyen de faire marche arrière !

La décision prise, nous avons commencé une liste de tout ce qu’il nous fallait, et lu tout ce qu’on pouvait trouver au sujet du GR20. Deux livres, des magazines et des dizaines de forums, blogs et articles. Nous avons ensuite comparé les poids, prix et efficacités de chaque objet pour préparer au mieux notre sac. En parallèle, nous nous sommes poussées mutuellement à faire plus de sport. Je suis de nature sportive, ce n’était donc pas un problème, il fallait juste trouver du temps pour accumuler les heures de vélo elliptique et de course à pied.

Je n’ai en revanche pas eu le temps de faire une randonnée d’entraînement avant de partir. Comme mes chaussures étaient neuves, je les ai donc portées dès que je le pouvais, ne serait-ce que pour piétiner chez moi ou aller faire les courses. Cela a du fonctionner : pas une ampoule à déclarer…

Quel type de matériel avais-tu ?

Quel type de matériel ? J’en ai discuté pendant des mois, il va vous falloir un peu de temps pour me lire !

J’avais un sac Décathlon, 70L+10. Un grand sac pour ne pas me casser la tête chaque matin avec un Tétris pour ranger mes affaires. Marine avait un sac de 60L qui a amplement fait l’affaire. Nous sommes toutes les deux parties avec environ 13,5kg chacune, en comptant le poids des gourdes remplies : 2L chacune.

Dès la première étape, de peur d’être à cours d’eau, j’ai demandé à un randonneur en sens inverse où je pouvais trouver de l’eau, ayant déjà passé l’unique source sur l’étape. Gentiment, il m’a dit qu’il était presque arrivé et a versé le reste de sa gourde dans la mienne. Un bel exemple de la solidarité sur le chemin, qui s’est manifestée quasiment chaque jour de notre randonnée, de la part de nombreux marcheurs. Lors de la deuxième étape, je me souviens avoir un peu paniqué : mes deux litres d’eau se vidaient rapidement alors que l’on engloutissait péniblement les kilomètres. Un randonneur m’a une nouvelle fois donné de l’eau, et ira même jusqu’à m’offrir un Camelbak qu’il avait en plus. Il en offrira un autre à Marine quelques jours plus tard… merci encore Pierre-Yves !

Cette anecdote pour conclure : selon mois trois litres d’eau par jour ne sont pas de trop, et nombreuses sont les étapes où il n’est pas possible de se ravitailler. A refaire ? Un Camelbak de deux litres + une gourde d’un litre (ce qui permet de contrôler et réguler sa consommation lorsqu’on termine le Camelbak).

Concernant les vêtements, j’ai emporté deux tee-shirt (un sur moi, un dans le sac), trois culottes (dont une sur moi), deux paires de chaussettes (idem), un pantalon et un short (l’un ou l’autre sur moi en fonction du temps). J’avais en plus un tee-shirt thermique manches longues (The North Face) spécialement pour la nuit, un pantalon thermique pour la nuit et de grosses chaussettes de nuit. Pour des raisons de poids et de choix, je n’ai pas pris de pull, sachant que j’avais ce tee-shirt que je pouvais mettre la journée en cas de grand froid, ainsi qu’un coupe-vent imperméable type K-way. Marine avait le même équipement, à l’exception du pantalon et du short : elle était très fière de son « pantalon-short », dont les zips permettaient une transformation expresse en fonction de la météo !

Pour les chaussures, j’avais des Millet en Gore-Tex assez rigides et hautes, ce qui m’a bien aidée lorsque je me suis tordu la cheville. Et encore une fois, pas une ampoule, merci à mes chaussures adorées…

Nous avons emporté notre tente : une tente trois places Décathlon. Pratique car petite une fois rangée et pas très lourde, et très spacieuse une fois dépliée. En revanche, à refaire je choisirais seulement une deux places pour une raison à laquelle je n’aurais jamais pensé : il est parfois difficile de trouver des emplacements de bivouac très larges. D’autant plus lorsqu’on arrive dans les derniers au refuge ! Nous avons trouvé de la place à chaque fois mais en cas d’hésitation, mon conseil reste la deux places…

Tente 3 places - Bivouac à Paliri
Tente 3 places – Bivouac à Paliri

Comme nous étions en autonomie, nous avons donc également pris avec nous un réchaud, un combustible, une popote et deux petites tasses. Et surtout, pas mal de nourriture qui pesaient dans les sacs : c’est la raison pour laquelle nous sommes parties avec autant de kilos sur le dos, nous savions que le poids était amené à diminuer rapidement. Pour la nourriture nous avions prévu du thé et des petits déjeuners composés de 200g d’avoine-lait en poudre-sucre à faire cuire pour deux pour 5 matins. Finalement nous mangions moins donc avons tenu plus de matins. A plusieurs reprises, nous avons pris nos petits déjeuners dans les rares restaurants à proximité des refuges. Nous avons du racheter un paquet de céréales muesli pour finir le séjour.

Durant la journée, nous mangions des barres de céréales, des pâtes de fruit, pâtes d’amande, ainsi qu’un mélange de noix et fruits secs. Nous avons du racheter des pâtes de fruits mais globalement nous avions presque suffisamment pour le séjour. Quand nous arrivions au refuge, nous achetions du saucisson, des chips et des sodas. Enfin nous dînions plus léger, avec une soupe lyophilisée ou un repas lyophilisé.

Le reste de notre matériel ? Les sacs de couchages, matelas autogonflants (des petits qui nous arrivaient aux genoux, Décathlon encore), draps de soie, serviettes microfibre, trousse de toilette (peigne, brosses à dents, dentifrice, savon multiusage, crème solaire, homéoplasmine), trousse à pharmacie (paracétamol, pansements seconde peau, antimoustique, pastilles d’iode…), lunettes de soleil, maillots de bain, tongs (nous les mettions dès l’arrivée au refuge !), téléphones, batterie solaire, cartes d’identité, de crédit, de sécurité et argent liquide (en prévoir suffisamment car on ne croise pas de distributeurs automatiques sur le GR20 !), couvertures de survie, briquet, petite éponge et torchon, lampe frontale…et Topoguide évidemment !

Tout nous a été utile, même la couverture de survie, en lieu et place d’une feuille isolante sur le sol de la tente, les premiers soirs où il a fait très froid. J’avais également un petit MP3, mais je l’ai très peu écouté. On apprécie vite le son du vent, des arbres, des ruisseaux et des oiseaux plus que tout autre chose ! Et si c’était à refaire, je pense que je prendrais en plus un gant de toilette, qui peut s’avérer utile pour les douches les plus froides. Egalement, le Topoguide et la plupart des guides donnent beaucoup d’indications en termes d’altitude, et je pense qu’un altimètre nous aurait bien aidé et évité de ralentir toutes les personnes que nous croisions !

Pause en chemin sur le GR20
Pause en chemin sur le GR20

Vous avez rencontré de la neige ?

Nous avons vu de la neige oui ! Très peu cela dit, juste assez pour nous faire sourire (et ce n’était pas gagné, nous étions sur la quatrième étape, juste après le lac qui indique que la longue et très pénible montée jusqu’à la Pointe des éboulis n’est toujours pas terminée…) et nous permettre de laisser nos initiales sur ce petit manteau blanc, vestige d’un hiver qui a duré un moment tout de même !

Tes impressions…. positives :

Mes impressions sont globalement extrêmement positives. Malgré la difficulté évidente, nous sommes récompensées à chaque pas par la beauté sans pareille des paysages, qui changent constamment et ne cessent d’éblouir. La douceur du silence et de la solitude dans cette immensité est appréciable. Le chemin est très bien balisé : pas de crainte de se perdre, même lorsqu’on passe de longs moments en tête à tête avec la nature dans son état le plus sauvage. Car la beauté du GR20, c’est vraiment cet état primitif, ce sentiment que d’être le premier à le gravir. Nous avons tous remarqué le respect des randonneurs : pas une trace de pollution n’est à déplorer.

La douceur du silence et de la solitude dans cette immensité est appréciable
« La douceur du silence et de la solitude dans cette immensité est appréciable »

Les randonneurs d’ailleurs… Une belle surprise une fois encore. Nous qui pensions passer quinze jours en tête à tête, et ce avec les bons et les mauvais côtés, nous avons en fait beaucoup de rencontres, et des belles ! Nombreux sont les marcheurs qui nous ont aidées, certains nous ont même attendues lors de passages périlleux. Nous avons particulièrement apprécié, après une longue et rude journée, que deux randonneurs nous réservent un emplacement de bivouac idéal, que nous n’avions pas toujours le luxe de trouver à nos heures d’arrivée. Autre anecdote : je m’étais tordu la cheville, et quelques jours plus tard nous avons discuté avec un groupe dont un membre était kinésithérapeute et m’a gentiment proposé de strapper ma cheville. Je suis persuadée que sans lui, la fin de mon GR20 était compromise !

Et plus que tout, j’ai apprécié me retrouver, toucher et dépasser mes limites, sentir mon mental se forger un peu plus à chaque pas et le bonheur incomparable de chaque petite victoire, que ce soit le passage d’un pont de singe, celui de certaines crêtes, l’arrivée en haut des cols, des montées, celles aux refuges et, évidemment, l’arrivée pleine d’émotion à Conca…

Des impressions négatives ?

J’ai eu très peu d’impressions négatives. La plus grosse difficulté a été pour moi le premier soir. La première étape, une montée sèche jusqu’au refuge, avait été éprouvante. Mais le pire restait à venir : un accueil pas très agréable, un emplacement de tente mal choisi, trop bas pour les douches, la source et nos muscles meurtris, une douche froide, un repas lyophilisé tout juste dégueulasse et pas de réseau. Je m’attendais à couper mon téléphone la plupart du temps, en partie pour profiter de la déconnexion totale, mais souhaitais tout de même donner des nouvelles du bon déroulé de l’avancée à ma famille. Quelle ne fut pas ma surprise de constater aussi peu de réseau sur le chemin ! Pas de réconfort donc, le premier soir, où nous n’avons pas tardé à nous coucher et nous endormir. Réveillée en pleine nuit par les 6 litres d’eau, ou presque, ingurgités dans la journée, j’ai découvert en sortant de la tente un ciel étoilé d’une beauté sensationnelle, qui a rempli mon cœur de tout le courage et l’envie qu’il me fallait pour le reste du séjour. Ce sont des images que je n’oublierai jamais !

Ton coup de cœur n°1 ?

Impossible de choisir ! Mais il y a bien une image qui s’est imprimée dans mon esprit et revient souvent. Lors de la deuxième étape, après une très longue montée, d’autant plus rude que mon estomac me faisait souffrir et rendait l’ascension d’autant plus pénible, nous avons fini par un pierrier. En haut de celui-ci, en relevant la tête, on découvre une vue sur l’immensité d’une vallée et de nombreuses montages, avec au loin la mer. En y repensant, j’ai encore des papillons dans le ventre et une drôle de sensation de vertige, de petitesse et de légèreté. Le GR20, c’est ça : des découvertes à n’en plus finir, de rares sensations qu’on aime ressentir et qu’on avait parfois oubliées. Et des souvenirs qu’en revanche on n’oubliera jamais.

Tes étapes et refuges préférés ?

J’ai aimé toutes les étapes. On ne peut pas les comparer, elles sont trop différentes, singulières, et toutes magnifiques, jusqu’à la dernière. J’ai aimé les passages en forêt, les ruisseaux cristallins autant que les crêtes arides, les cols vertigineux et les pozzines réconfortantes.

Marine - Lac de Nino - GR20 - Juillet 2017
Marine – Lac de Nino – GR20 – Juillet 2017

Pour ce qui est des refuges, j’ai eu un premier coup de coeur pour Haut Asco, son gardien adorable qui m’a prêté son téléphone pour appeler ma maman, son restaurant succulent dont la truite meunière m’a laissé un souvenir particulier, ses téléskis à l’arrêt lui donnant un charme singulier. J’ai également aimé Manganu, tenu par un couple tout aussi gentil, ses emplacements de bivouac plats et à l’ombre, sa jolie terrasse avec vue sur la vallée et ses sources à proximité dans lesquelles nous nous sommes prélassées jusqu’au dîner. Et s’il fallait dresser un top 3, je conclurais avec celui du Prati, encore un gardien accueillant et une vue imprenable sur la mer. Nous y avons admiré un lever de soleil époustouflant sur une mer de nuages.

Comment ça se profile au refuge d’Asinau ? Les travaux avancent ? Et sous cette grande tente, c’est comment ?

Nous sommes effectivement passées par Asinau et y avons passé la nuit. Toute la journée, sur notre chemin, nous avons croisé des randonneurs qui nous conseillaient de dormir à Croci, tout sauf Asinau, qui semblait être l’enfer sur terre à les entendre. Seule une dame nous a rassurées : « Vous savez comment sont les gens, ils râlent tout le temps ! ». Effectivement, on survit sans aucun problème à Asinau, si tant est qu’on ne s’est pas cassé une cheville dans la raide descente pour y arriver !

Pour répondre à vos questions, sous la grande tente, il y a une table et quelques chaises pour déjeuner ou dîner à l’abri du vent. La plupart des randonneurs préfèrent les tables à l’extérieur sur la terrasse. Pour notre part nous n’y sommes pas allées car nous prenions souvent nos repas à l’extérieur, près de la tente. Pour ce qui est de l’accueil, comme dans pas mal d’autres refuges, il suffit de trouver le gardien ou la gardienne (loin d’être aussi désagréables qu’on le prétend), qui nous donnent un petit carton à accrocher à la tente pour ce qui est des emplacements de bivouac.

Claire - Pause rafraîchissante le long du GR20
Claire – Pause rafraîchissante le long du GR20

Le midi, nous avions pris une grosse pause pour déjeuner à Croci, donc nous sommes arrivées relativement tard à Asinau et n’avons finalement pas vraiment pris le temps de détailler l’avancée des travaux ou quoi que ce soit d’autre. Nous avons planté notre tente, il est vrai que l’accès la douche était compliqué (tout autant que l’état de la douche, mais ça n’a rien de propre à Asinau), puis dîné face à la vallée, et il reste bon de préciser que la vue y est exceptionnelle.

Une astuce à partager pourrait qui pourrait être pratique ?

Notre meilleure astuce ? Garder un grand sourire en permanence, pour espérer pouvoir être aidées lorsque nous en avions besoin ! Et je vous assure que ça a été indispensable à notre réussite ! Plus sérieusement, je pense sincèrement qu’il est préférable d’être au moins deux pour réaliser le GR20 pour de nombreuses raisons. D’ailleurs, tous les gens seuls que nous avons croisés finissaient inlassablement par marcher en compagnie d’autres personnes et passer du temps avec eux aux refuges. Etre deux est plus sécurisant, permet de se motiver l’un l’autre pour aller au bout, de se rassurer dans les passages difficiles. Egalement, ne pas trop écouter l’avis des gens : les informations objectives de temps de marche jusqu’au refuge, de distance et d’altitude, évidemment sont à prendre en compte, en revanche nous laissions souvent couler les remarques sur l’incroyable difficulté d’une étape ou notre manque de préparation ostensible. Nous avons bien prouvé que ceux qui se permettaient ce genre de remarques avaient tort, non ?

D’autres conseils que tu pourrais partager à nos lecteurs qui préparent le GR20 ?

Je pense qu’il ne faut vraiment pas prendre le GR20 à la légère. Certes, sans cette étrange inconscience, nous n’aurions certainement pas entrepris une telle aventure. Mais je ne conseillerais en aucun cas de faire cette randonnée à une personne de mon entourage dont je connais le peu d’activité sportive par exemple. Pour que vous preniez conscience de la difficulté, je pense qu’en même temps que nous, une petite trentaine de personnes, environ, a pris le départ du chemin. Certains doublaient les étapes (nous avons même rencontré un randonneur légèrement pédant qui les triplait), d’autres avaient l’intention de s’arrêter à Vizzavona. Toujours est-il que parmi ces gens, entre la première et la troisième étape, pas moins de neuf personnes ont abandonnée. Pour moi, cette traversée de la Corse représente l’aventure d’une vie. Il est dommage de la conclure aussi prématurément et d’en garder un souvenir mitigé !

L’idéal pour faire le GR20 en entier selon moi, est d’avoir une première expérience de la randonnée, et même si possible de la haute montagne. D’avoir un entraînement physique suffisant, et d’avoir préparé son sac et considération de toutes les éventualités possibles, ou presque. Bien sûr, il est toujours possible de se débrouiller ou demander de l’aide mais il est bon de savoir que ça peut être vous qui fournissez cette aide. Enfin, soyez à l’écoute de ceux qui ont déjà réalisé cette randonnée réputée comme la plus dure de France, tout en gardant à l’esprit mon conseil précédent : prenez les informations qui peuvent vous être utiles et gardez les précieusement, mais ne laissez personne vous couper les ailes. S’ils y sont arrivés, si nous y sommes arrivées, vous en êtes capables aussi, avec une bonne préparation et un bon mental.

Si c’était à refaire….changerais-tu quelque chose ?

Nous avons fait le GR20 dans des conditions exceptionnelles : la météo, les blessures très rares (pas une ampoule à déplorer, seulement une petite entorse malheureusement), les gens que nous avons rencontrés. Tout cela résulte d’une préparation où très peu de choses ont été laissées au hasard et en partie, il faut se l’avouer, d’une bonne étoile qui nous a suivies de Calenzana à Conca. Alors pour ma part, si c’était à refaire, je referais tout comme cette fois-ci, à quelques détails (sans grande importance) près !

Envie de rajouter quelque chose ?

Le GR20, c’est une traversée grandiose d’une île sauvage et somptueuse. C’est aussi une déconnexion totale, pour une douce introspection. Le temps de se retrouver, de se développer, se hisser en haut des montagnes grâce à sa force, son courage et son mental. C’est se prouver qu’on en est capable, qu’on est capable de plus, que ce soit sur les pentes rocheuses ou dans la vie de tous les jours. C’est aussi des rencontres, des éclats de rire, des larmes de peur, de découragement, d’émotion et de soulagement. C’est un retour à la nature dans son état le plus primitif, qui nous appelle pour nous chuchoter de ne pas oublier ce qu’est l’humilité. L’humilité face aux montagnes, aux éléments, à soi-même. Le GR20, c’est 180 kilomètres de merveilleux enfer, de plaisir douloureux. C’est une odyssée, une épopée, un Everest à son échelle. C’était mon défi et jamais je n’oublierai tout ce qu’il m’a appris.

Merci beaucoup Claire pour ce retour d’expérience, très complet ! Et encore félicitations à vous 2 pour avoir mené à bien cette aventure jusqu’à Conca !

PS : Le GR20, chemin de Grande Randonnée réputé être le plus dur de France ….. d’Europe 😉

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