Alexandra, coach sportif de Douvaine (Haute Savoie) – son GR20 en juillet

Bonjour Alexandra, peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Alexandra, j’ai 27 ans, je vis à Douvaine en Haute-Savoie, je suis coach sportif depuis 6 ans. Je pratique le sport depuis mon plus jeune age. Ma famille vient de la montagne, mon oncle est un ancien alpiniste et ma grand-mère a parcouru le monde entier en faisant des treks, je pratique donc la montagne depuis que je sais marcher.

Vers l’age de 13 ans, je me suis totalement consacrée à l’aviron. Avec mes coéquipières, nous avons été championnes de zone en 4 de couples et sélectionné pour les championnats de France. Après, j’ai arrêté pour faire déférents sports comme le vélo, la boxe, la natation, j’ai même fait des compétitions dans le body building (catégorie bikini). Depuis 2 ans, je me suis remise à la montagne et au trail. Je suis une amoureuse de la nature et le sport fait partie intégrante de ma vie : c’est plus qu’une passion. J’ai toujours fait du sport et me suis toujours lancée des objectifs ou fait de la compétition.

Donc déjà bien expérimentée en randonnée ?

Au minimum, je fais au moins 1 sortie montagne par semaine, avec mon travail qui est pas mal physique et mes autres activités, j’essaie de pratiquer de tous.

Pour les randos :

  • Celle que je trouve magnifique et assez dure aussi est le lac Blanc à Chamonix, rando de 4h avec pas mal de dénivelé et de passages avec des échelles, c’est l’une de mes préférées.
  • Sinon, le lac de Darbon vers Vacheresse est aussi très beau – pas très long en terme de km et de dénivelé.
  • Je fais souvent de la randonnée, du coup, ça m’arrive d’y aller par tous les temps : j’ai fait la Dent d’Oche sous la pluie et vent, que je conseille de faire quand il fait beau car c’est trop dangereux – 3h de montée avec des passages dans les rochers et avec des chaînes.

Quid de ton GR20 : quelle période, quel itinéraire ? Accompagnée ?

J’ai fait le GR 20 en juillet avec une amie (Justine). On était partie pour le faire en 13 jours mais au final, on l’a fait en 12, de Calenzana à Conca (du nord au sud).

Quel était le contexte pour vouloir faire le GR20 ? Quelle était sa préparation ?

On marchait ensemble depuis plusieurs mois et un jour, Justine m’en a parlé. J’ai toujours été motivé de faire un trek, du coup, on a décidé de se lancer. On a réservé nos billets d’avion 4 mois à l’avance, on s’est pas mal renseignée sur le sujet car des personnes de notre entourage l’avaient déjà fait – ça nous a aidé pour la préparation.

Niveau sport, on en fait déjà pas mal, on a juste continué de marcher, j’ai acheté mes chaussures 2 mois avant pour les faire car d’habitude, je pars en montagne avec des baskets de trail.

2 semaines avant le départ, j’ai testé mon sac en sortie avec 10 kg dedans, je ne voulais pas plus tester car je ne voulais pas me faire peur avant le départ (au final il pesait 18kg).

Je n’ai rien fait de spécial, juste me reposer 1 semaine avant le départ car j’ai tendance à faire beaucoup de sport et je ne voulais pas partir fatiguée vu ce qu’il nous attendait.

Quel équipement avais-tu emporté ?

Mon matériel : j’avais un sac de 2,5 kg de la marque Deuter 50L+10…

… un sac de couchage pouvant aller jusqu’à -10°, un matelas qui se gonfle à la bouche, une tente 2 places spéciale trek de 1,5kg, une paire de chaussures spécifiques pour le trek de la marque Asolo, 1 veste doudoune, 1 manche longue, un legging, un short, un pantalon-short, 2 tee-shirts, coup-vent, 2 brassières, 3 sous-vêtements, 2 paires de chaussettes anti-ampoules et frottements, 1 casquette, déo, brosse à dents, petit dentifrice, un gel douche, Compeed ampoules, crème apaisante pour les pieds, Labelo, crème solaire, brosse à cheveux, lampe frontale, tongs, serviette, papier WC, stylo, petit bloc note, une poche à eau de 2L et une gourde de 1L.

Pour la nourriture, nous sommes parties en autonomie complète : sachets lyophilisés, semoule, barres de céréales, barres de protéines. On achetait dans les refuges du pain et du fromage, fruits secs, noix, des soupes en sachet, un réchaud, une popote et une tasse.

J’avais acheté un chargeur solaire qui n’a pas très bien fonctionné. Je ne me servais pas beaucoup de mon téléphone – principalement pour les photos et donner des nouvelles à mes proches. Je ne suis pas bien convaincue ces chargeurs solaires.

Encore des névés en juillet ?

Oui, sur l’étape 7 (Manganu – Petra Piana), nous avons passé 6 névés dont un assez dangereux car on avait le vide sur le côté gauche.

Ce n’était pas un moment de plaisir car il ne fallait surtout pas glisser. Il y a eu énormément de vent ce jour-là et la nuit a été compliquée car on eu très froid et ça soufflait énormément.

Tes impressions positives ?

De belles rencontres avec les randonneurs mais aussi avec un gardien qui nous a offert le café alors que nous nous étions simplement arrêtées pour prendre de l’eau.

La nature était magnifique et les paysages aussi : c’était incroyable !

Des impressions négatives ?

Pour moi, l’étape 3 a été assez compliquée car les premiers jours, j’ai eu quelques soucis matériels : ma poche à eau s’est percée, mon matelas se dégonflait les 2 premier jours – je dormais assez mal – du coup, j’étais assez fatiguée et j’ai eu une grosse baisse de moral le 3ème jour.

A la base, j’ai un énorme vertige et le début était pas mal vertigineux et avec le poids du sac c’était encore plus éprouvant (mon sac fessait 18kg avec l’eau).

Ton plus gros coup de cœur ?

L’aventure, car jamais je n’étais partie sac au dos en montagne : pour moi, ç’était une expérience extraordinaire qui m’a beaucoup donné confiance en mes capacités.

Le fait d’être en tente, de manger des repas lyophilisés et d’avoir le strict minimum au niveau confort était un sacré challenge, car on ne vit pas comme ça dans notre vie de tous les jours.

Ton étape et ton refuge préféré ?

Mon étape préférée a été la 4 (Ascu – Tighjettu) où tout le monde disait que c’était très dur et très dangereux : pour moi, ce fut la meilleure, malgré qu’elle soit physique. Je me suis rendu compte que je vivais une aventure extraordinaire !

Mon refuge préféré : je n’en ai pas forcément car ils étaient tous différents et on était en tente. Je les ai tous bien aimés.

Des messages à passer ?

Le premier message, c’est un grand merci à ma coéquipière « la lelette » (on a chacune un surnom et pour nous c’était le symbole du GR20) : si elle n’avait pas été là, je n’aurais jamais fait ce GR20. Nous avons pu apprendre à plus nous connaître, c’est ça le plus beaux ! Demain, si elle me proposait une nouvelle destination, je repartirais avec elle s’en problème.

Je fais aussi un gros bisou à une randonneuse belge qui s’appelle Anouk : on n’a pas pu échanger nos numéros – c’était quelqu’un de super gentil, elle était avec son compagnon.

Une astuce à partager ?

Je n’ai pas vraiment d’astuce car vu que c’était une première pour moi, j’y suis allée au feeling et avec mes connaissances du sport aussi. Je suis fière car pour une fois, je n’ai rien oublié.

La seule chose que je ferai la prochaine fois, c’est de mettre des semelles dans mes chaussures car j’ai quelques problèmes de pied et avec la marche, j’ai eu des douleurs. J’essayerai aussi de faire en sorte pour que mon sac soit moins lourd…

D’autres conseils pour les lecteurs qui préparent le GR20 ?

  • De ne pas trop charger leur sac car le poids du sac est très important.
  • D’avoir des chaussures de montagnes montantes pour les chevilles car il y a beaucoup de pierres.

Si tu envisageais de le refaire, changerais-tu quelque chose ?

Si je devais refaire le GR20, je le ferais encore en moins de temps, avec un sac léger car je le ferais plutôt en trail et peut-être du sud au Nord pour voir si c’est plus difficile.

Mais après, je ne pense pas le refaire car j’ai d’autres projets de randos par la suite, il y a tellement de beaux endroits à découvrir dans le monde.

Envie de rajouter quelque chose ?

Merci pour cette interview car j’ai pu revivre quelques moments de cette fabuleuse aventure. Il m’arrive même à des moments d’avoir de la nostalgie.

Ça, s’est tout à fait normal Alexandra 😉 Et tu as bien raison d’aller découvrir d’autres destinations sur cette planète, elle est si grande que toute une vie ne sera même pas suffisante. Et si la nostalgie perdure dans le temps, tu connais le chemin pour revenir sur le GR20 😉

Merci pour ton interview ! Bonnes randonnées à travers le Monde, et reviens quand tu le souhaites !

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